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de la liste civile, et commandés par M. d’Augremont, au nombre de cinq à six cents hommes ; de plus, l’immense domesticité du château ; les bataillons de garde nationale des quartiers dévoués au roi, tels que ceux de la Butte-des-Moulins, des Filles-Saint-Thomas ; un corps de gendarmerie à cheval composé de soldats d’élite, choisis dans les régiments de cavalerie ; enfin, un noyau de troupes de ligne cantonnées dans les environs de Paris ; toutes ces forces réunies au nom de la constitution autour des Tuileries, un jour de combat, présentaient à la cour un appui solide et la perspective d’une victoire dont le roi tirerait parti pour la restauration de son autorité.

Ces forces étaient réelles et plus que suffisantes, si elles eussent été bien dirigées contre les forces nombreuses mais désordonnées des faubourgs. Le roi s’y fiait, le château avait repris de l’assurance. Bien loin d’y redouter une nouvelle insurrection, on la désirait dans les conciliabules des Tuileries. La certitude d’écraser et de foudroyer les hommes du 20 juin raffermissait tous les cœurs. La royauté en était arrivée à ce point de décadence où elle ne pouvait se relever que par une victoire. Elle attendait la bataille, et elle s’y croyait préparée.


XIV

De leur côté les Girondins et les Jacobins, consternés de la réaction d’opinion que la journée manquée du 20 juin