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tous les ménagements qu’on gardait pour elle. Les supplications de Louis XVI, les avertissements de Mallet-Dupan, furent oubliés. Le plan de campagne fut réglé.


XVII

L’empereur aurait la direction suprême de la guerre en Belgique ; le duc de Saxe-Teschen y commanderait son armée. Quinze mille hommes de ses troupes couvriraient la droite des Prussiens et feraient leur jonction avec eux vers Longwy. Vingt mille hommes de l’empereur, commandés par le prince de Hohenlohe, se porteraient entre le Rhin et la Moselle, couvriraient la gauche des Prussiens, et opéreraient sur Landau, Sarrelouis, Thionville. Un troisième corps sous les ordres du prince Esterhazy, et renforcé de cinq mille émigrés conduits par le prince de Condé, menacerait les frontières depuis la Suisse jusqu’à Philipsbourg. Le roi de Sardaigne aurait son armée d’observation sur le Var et sur l’Isère. Ces dispositions faites, on résolut de répondre à la terreur par la terreur, et de publier, au nom du généralissime, duc de Brunswick, un manifeste qui ne laissât à la Révolution française d’autre alternative que la soumission ou la mort.

M. de Calonne l’inspira. Le marquis de Limon, ancien intendant des finances du duc d’Orléans, d’abord révolutionnaire ardent comme son maître, puis émigré et royaliste implacable, écrivit le manifeste et le soumit à l’empe-