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sans résistance. Van der Noot s’exila en Hollande. Van der Merch, délivré par les Autrichiens, reçut un généreux pardon et redevint un citoyen obscur. L’indépendance fut comprimée par de fortes garnisons autrichiennes ; elle ne pouvait manquer de se réveiller au contact des armées françaises.

La Fayette parut comprendre et approuver ce plan. Il fut convenu que le maréchal de Rochambeau aurait le commandement en chef de l’armée qui menacerait la Belgique, que La Fayette aurait sous ses ordres un corps considérable qui ferait l’invasion, et qu’aussitôt l’invasion faite, La Fayette commanderait seul dans les Pays-Bas. Rochambeau, vieilli et usé par l’inaction, n’aurait ainsi que les honneurs du rang ; La Fayette aurait toute l’action de la campagne et toute la propagande armée de la Révolution. « Ce rôle lui convient, disait le vieux maréchal, je n’entends rien à la guerre des villes. » Faire marcher La Fayette sur Namur mal défendu, s’en emparer ; marcher de là sur Bruxelles et sur Liége, ces deux capitales des Pays-Bas, et ces deux foyers de l’indépendance belge ; lancer en même temps le général Biron avec dix mille hommes sur Mons contre le général autrichien Beaulieu, qui n’y avait que deux ou trois mille hommes ; détacher de la garnison de Lille un autre corps de trois mille soldats qui occuperait Tournay, et qui, après avoir mis garnison dans la citadelle, irait grossir le corps de Biron ; faire sortir de Dunkerque douze cents hommes qui surprendraient Furnes ; s’avancer ensuite en convergeant au cœur des provinces belges avec quarante mille hommes réunis sous la direction de La Fayette ; attaquer partout à la fois en dix jours un ennemi mal préparé, insurger les populations derrière soi,