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ANTONIELLA.

même au libertinage. Il m’interrogea avec rudesse, reconnut, à mon silence et à mes mots entrecoupés, que j’étais bien neuve, et peut-être innocente ; il me fit une semonce sévère sur l’imprudence que j’avais commise en m’exposant ainsi, à mon âge, dans des lieux infâmes, et me renvoya, pour cette première fois, dans mon quartier.

Je sortis toute confuse, et j’allai de nouveau me cacher sous la voûte d’un égout, pour y éviter la honte et la lumière du soleil. J’y restait tout le jour à pleurer, à réfléchir et à dormir. Quand la nuit fut venue, je pris la résolution d’aller me jeter dans la mer, auprès du palais de la reine Jeanne, au pied du Pausilippe.

Comme je cherchais ma route, à la lueur des lampes qui éclairent les pauvres bou-