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ANTONIELLA.

« Voyons, me dirent-ils, retirez-vous dans l’écurie au fond de la cour, avec votre chèvre et ce morceau de pain, jusqu’à ce que le corps de votre père soit enlevé, et les scellés soient apposés sur tout ce qu’il possédait. On vous allouera deux grani par jour pour votre nourriture. »

J’embrassai mille fois mon père ; puis je tombai inanimée sur le carreau, et on m’emporta dans l’écurie, où la chèvre me suivit en bêlant. J’y restai couchée sur la litière, sans oser remuer pour voir ce qui se passait dans la maison.

« Ah ! si du moins, me disais-je, le vieux médecin n’était pas mort, et si Lorenzo n’était pas parti, ils seraient venus à mon aide ! »

Mais personne ne venait, et le jour nais-