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ANTONIELLA

de l’autre côté, sur la rue ; maison toute semblable à une maison arabe, dont la cour était sur le toit, et dont les hautes murailles dérobaient la femme aux yeux du passant.

Ils y vécurent seuls et très-heureux pendant quelques années ; comme ils ne se parlaient qu’arabe, la femme n’avait aucune relation avec les pauvres habitantes des maisons voisines. Les hommes ne connaissaient que mon père, auquel ils donnaient, de temps en temps, commande de chaussures en cuir du Maroc, et de petits sacs de maroquin à mettre leur provision de tabac. Il exerçait donc la profession de cordonnier pour les matelots du rivage, et il gagnait assez dans cette profession pour que sa maison fût sur un pied convenable,