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ANTONIELLA

CXIX

Antoniella avait tout entendu ; elle avait frémi des projets de ces barbares qui allaient la séparer de Lorenzo et la conduire dans l’intérieur des terres pour être la propriété d’un renégat. Elle s’approcha de son amant et lui révéla à voix basse ce qu’elle venait d’entendre. Lorenzo mit son doigt sur ses lèvres, et, sentant bouillonner son sang, il tira de sa ceinture un poignard qu’il y avait caché, et, le glissant dans les doigts d’Antoniella, il lui dit seulement :

— Tais-toi, et attends !