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ANTONIELLA.

prisonniers, accompagné par les gardiens. Triste et doux à la fois fut ce voyage : Antoniella allait recouvrer son innocence. Lorenzo affronter son supplice ; ils se juraient tout bas l’un à l’autre de ne pas se survivre si la rigueur des hommes venait à infliger à l’un des deux la peine de mort que l’un avait encourue par une généreuse fiction, que l’autre avait bravée par confiance dans la vertu de celle qu’il aimait, contre la propre confession de son crime.

Arrivés dans le golfe de Sainte-Euphémie. on les tira de la voiture et on les porta dans une felouque de la marine militaire, qui devait les transporter à Naples, pour y être remis aux juges et au gouvernement. Leur perte paraissait assurée et prochaine. Qui pouvait sauver Lorenzo de la faute