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ANTONIELLA

Là, les officiers de la police l’interrogèrent. Il ne nia pas qu’il fût déserteur, mais il affirma avoir quitté le régiment sans avoir dérobé une seule cartouche ou un seul grano, et dans le seul but de revoir Antoniella avant sa mort, d’attester son innocence, dont il était aussi sûr que de sa vie, et de retourner ensuite au régiment pour y subir son jugement et sa peine.

En considération de ces circonstances atténuantes et de la force de l’amour, qui compte pour tant à Naples, Lorenzo fut mis simplement, en attendant des éclaircissements de Sicile, dans la prison de police de Santa-Chiara, espèce de caserne pour les militaires qui ne sont prévenus que de quelque faute pardonnable.

Il s’y rendit sans murmurer, heureux de