Page:Lamartine – Antoniella.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
ANTONIELLA.

mots d’amour ou d’intérêt que j’eusse entendus jusque-là dans ma vie, était devenue pour moi une apparition qui laisse un retentissement éternel dans l’oreille, un éblouissement ineffable dans les yeux.

J’y pensais depuis trois ans, toutes les fois que j’étais libre de me livrer à mes rêveries.

« — Mais lui, me disais-je, il n’y pense plus ! La mer et l’armée emportent dans leur tumulte tous les serments inconsidérés de la première enfance. N’y pensons donc plus ! »

Et j y pensais toujours.