Page:Lamartine – Antoniella.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206
ANTONIELLA

même tendresse qu’avant mon accusation. Annunziata ne se souvenait plus que de ma première enfance, soignée et veillée par elle, à défaut de ma mère morte dont elle tenait la place ; puis de ma découverte à sa porte, au moment où le délire me conduisait à la mer du Pausilippe ; de l’asile donné si généreusement par son mari à sa requête ; de ma passion d’enfant pour ses petits, et de nos souffrances inouïes ensemble dans la nudité de sa demeure, où j’avais partagé, comme une autre mère, son dévouement pour les jumeaux. La parenté la plus complète et la plus indissoluble existait entre nos âmes ; en sorte qu’elle, moi, les deux jumeaux, nous ne formions pas deux familles, mais un même sang.

Nous répétâmes d’un commun accord