Page:Lamartine – Antoniella.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
ANTONIELLA.

agneaux pour les sevrer et les nourrir d’herbe succulente et verte dans le verger. Elle pensait toujours à revoler vers eux et à les presser librement dans ses bras.

J’y pensais autant qu’elle ; je les pleurais pendant qu’elle dormait ; mais je ne me dissimulais pas néanmoins que leur sort actuel était cent fois préférable à notre longue agonie de faim à la maison. Tout me paraissait préférable à les recouvrer pour les supplicier encore.

LXIV

Au bout de trois mois, — temps que l’on ne comptait pas avec nous, parce que l’on