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ANTONIELLA.

tits, et que je les vois maintenant, en esprit. abondamment nourris sur les genoux de ces dignes sœurs de la Miséricorde, je ne puis m’empêcher de me réjouir de la violence que tu as faite à toi, à eux et à moi, et de bénir ton courage en maudissant ceux qui me les ont enlevés !

— C’est bon. » me dis-je tout bas en moi-même.

Et l’ombre d’une faute plus terrible me passa par l’esprit sans s’y arrêter, comme un mensonge plus vertueux et plus salutaire encore pour nos jumeaux, si jamais mon innocente amie Annunziata, interrogée par le juge, venait à se faire reconnaître comme la plus pure des créatures, et à obtenir ainsi qu’on lui rendit ses enfants, ou plutôt ces victimes de l’amour maternel.