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ANTONIELLA

de la grand’mère de la maison. La vieille femme passait la journée presque entière, assise contre sa fenêtre ouverte, occupée à causer avec son cochon, qui grognait quand il voulait de la nourriture. À certaines heures du jour, à midi et le soir, elle lui vidait, par la fenêtre, sur la tête, une pannerée d’épluchures de brocoli, de feuilles de laitue, de pelures de fruits qui avaient servi au repas de la famille.

Le reste du temps, l’animal rôdait sous les figuiers, et tâchait, en se frottant contre les tiges basses des arbres, d’en agiter les rameaux trop élevés et d’en faire ainsi tomber quelques fruits. Il les mangeait lentement, avec délices, comme un bœuf qui rumine l’herbe grasse par-dessus la haie, au bord d’un chemin. Nous entendions ses