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ANTONIELLA

toute la semaine. Les plus pauvres lui demandaient crédit. Elle ne pouvait pas le refuser, par bonté d’âme d’abord, et ensuite pour ne pas perdre le plus grand nombre de ses pratiques.

En me voyant travailler avec elle dans la cour et vêtir les enfants, les bonnes femmes qui passaient dans la rue se disaient, au contraire :

« Voyez donc ! il faut qu’Annunziata soit bien riche, et que le métier soit bien bon, puisqu’elle n’y suffit plus toute seule et qu’elle entretient une jeune servante, comme les grandes dames de Toledo, pour bercer et habiller les enfants ! »

De ce jour-là, elles commencèrent à l’accuser de prendre trop cher et à la quitter peu à peu, ou à lui faire des prix