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ANTONIELLA

sa guérison, et qu’il laisserait bientôt ce doux nid de sa jeunesse sans ailes pour protéger ses petits, sans pain pour nourrir sa femme et moi. Mais nous nous efforcions, sans y croire, d’éloigner ces mauvais pressentiments. Il était trop bon pour douter que la Providence ne vint à son secours.

Nous finîmes la journée, quand l’Angelus sonna au clocher de San-Martino, en faisant notre prière à genoux, au chevet de son lit, et en récitant en commun les litanies de la Vierge.

Annunziata, qui voyait bien les progrès du mal, ne fut pas plutôt couchée sur notre paille, qu’elle se prit à fondre en larmes et à sangloter tout bas, pour que son mari ne soupçonnât pas son tourment. J’essayai en vain de la rassurer.