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ANTONIELLA.

quatre, et le travail que tu pourras faire, en m’assistant près de lui ou près des enfants, suffira bien aussi à ta nourriture. Ne t’inquiète donc de rien, pourvu que tu couches à terre avec moi et les petits ; et, si tu rougis de raconter tous tes malheurs devant mon mari, assieds-toi là, et attends-moi. Je vais t’apporter le reste de la soupe de mes enfants ; tu mangeras en paix là, dehors, pendant que je dirai ce que tu ne peux pas dire. Je viendrai te prendre après, et tout sera fini. Du reste, mon pauvre malade est aussi bon que l’était ton père ; et, quant à moi, ne crains pas que ce sort renversé ait renversé en rien mon cœur dans ma poitrine. Je t’aimerai toujours, ma fille, et tu seras toujours la maîtresse, je serai toujours la servante ! »