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ANTONIELLA.

dras ! » Je me suis sauvée, sans savoir un autre asile que la fosse de mon père. Je m’y suis étendue pour pleurer et pour lui demander de me protéger ; la fatigue, la faim, m’ont endormie ; des soldats alors sont accourus, ils n’ont prise pour une créature infâme ; le juge ma renvoyée à cause de ma jeunesse et de ma simplicité. J’ai été me cacher dans l’égout jusqu’à la nuit ; j’ai résolu d’aller me jeter à la mer ; j’y allais quand tu m’as reconnue. Et me voilà ! »

Elle pleurait plus que moi en m’entendant parler ; car, moi, je n’avais plus de larmes !