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De l’Industrie de certains Animaux.

Dans les animaux qui n’ont point d’organe spécial pour l’intelligence, ce que nous nommons industrie à l’égard de certaines de leurs actions, ne sauroit mériter un nom semblable ; car ce n’est que par illusion qu’à cet égard nous leur attribuons une faculté qu’ils n’ont pas.

Des penchans transmis et reçus par la génération ; des habitudes d’exécuter des actions compliquées, et qui résultent de ces penchans acquis ; enfin, des difficultés différentes vaincues à mesure et habituellement par autant d’émotions du sentiment intérieur, constituent l’ensemble des actions toujours les mêmes dans les individus de la même race, auquel nous donnons inconsidérément le nom d'industrie.

L’instinct des animaux se composant de l’habitude de satisfaire aux quatre sortes de besoins mentionnés ci-dessus, et résultant de penchans acquis depuis long-temps qui les y entraînent d’une manière déterminée pour chaque espèce, il est arrivé, pour plusieurs, qu’une complication dans les actions qui peuvent satisfaire à ces quatre sortes de besoins, ou à certains d’entr’eux, et surtout que des difficultés diverses qu’il a fallu vaincre, ont forcé peu à peu l’animal à étendre et à composer ses moyens, et l’ont conduit, sans