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ou provocatrice de ces actes, dans l’intention de restreindre à des impressions extérieures, celle qui provoque les actes de l’intelligence ; car, pour peu que l’on consulte les faits qui concernent ces considérations, on a lieu de se convaincre que, de part et d’autre, les causes qui émeuvent et provoquent aux actions, sont tantôt intérieures, et tantôt extérieures, et néanmoins, que ces mêmes causes donnent lieu réellement à des impressions qui n’agissent toutes qu’intérieurement.

D’après l’idée commune, et à peu près générale, que l’on attache au mot instinct, on a considéré la faculté que ce mot exprime, comme un flambeau qui éclaire et guide les animaux dans leurs actions, et qui est, à leur égard, ce que la raison est pour nous. Personne n’a montré que l’instinct pût être une force qui fait agir, que cette force le fait, effectivement, sans aucune participation de la volonté, et qu’elle se trouve constamment dirigée par des penchans acquis.

L’opinion de Cabanis, que l’instinct naît des impressions intérieures, tandis que le raisonnement est le produit des sensations extérieures, ne sauroit être fondée. C’est en nous-mêmes que nous sentons ; nos impressions ne peuvent être qu’intérieures ; et les sensations, que nos sens particuliers nous font éprouver de la part des objets