Page:Lamarck - Philosophie zoologique 1873 tome 1.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des organes correspondants, qui augmentent de volume par un exercice habituel et se transmettent ainsi perfectionnés des ascendants aux descendants par voie de génération successive, il l'est également que ces mêmes organes diminuent de volume, c’est-à-dire s’atrophient ou même disparaissent, si, le milieu venant à changer, l’organe reste sans emploi. C’est ce que Lamarck[1] a parfaitement exprimé lorsqu’il a dit : « Le défaut d’emploi d’un organe, devenu constant par les habitudes qu’on a prises, appauvrit graduellement cet organe et finit par le faire disparaître et même l’anéantir. » Cette branche de l’organographie végétale et animale est connue maintenant sous le nom de dystéléologie. Aux exemples cités par Lamarck et empruntés à la baleine, au fourmilier, au Spalax et au protée, nous en ajouterons un grand nombre d’autres tirés des deux règnes organiques.

Les botanistes avaient apprécié avant les zoologistes l’importance de ces organes rudimentaires. De Candolle, dans la première édition de sa Théorie élémentaire de la botanique, publiée eu 1813, consacre un chapitre spécial à l’avortement des organes. Les épines des arbres et des

  1. Philosophie zoologique. t. I, p. 240).