Le premier de ces documents, par rang de date, est un court récit des préliminaires et des actes de la conférence de Fontainebleau[1]. Il ne saurait avoir la prétention d’en reproduire la physionomie complète, ni d’en retracer avec soin les détails circonstanciés. Il fut composé quelques jours après cette célèbre « dispute », par Duplessis-Mornay, aidé de Desbordes-Mercier et de quelques-uns de ses amis, qui avaient assisté aux débats. Ce travail offre certainement plus de garanties de fidélité que l’ouvrage de du Perron, écrit longtemps après la conférence, alors que les souvenirs, chez l’évêque, devaient avoir perdu beaucoup de leur fraîcheur et de leur exactitude. L’opuscule de Mornay avait pour but de rétablir dans leur intégrité les faits travestis par la rumeur publique, et par la lettre du roi de France au duc d’Épernon.
Le second de ces documents a pour titre : Actes de la Conférence tenue entre le sieur Evesque d’Evreux et le sieur du Plessis, en présence du Roy à Fontainebleau le 4 de mai 1600[2]. À la suite de cet ouvrage, et compris dans le même volume, du Perron avait ajouté une Réfutation du faux discours de la Conférence. Ces deux ouvrages sont écrits avec beaucoup de verve, malgré leur appareil d’érudition. L’auteur manie avec habileté le sarcasme et l’ironie. Il s’efforce d’accabler Mornay sous le poids de son dédain ou de l’étouffer dans les étreintes de sa dialectique. Malheureusement ces qualités sont contrebalancées par trop de subtilités scolastiques, d’assertions présomptueuses, et par un pédantisme insupportable. À leur lecture, on reste comme étourdi par la faconde et la verve intarissable de l’auteur. Un lecteur superficiel se laisserait facilement gagner àses conclusions. Suivant du Perron, la conférence n’aurait été pour lui qu’une suite ininterrompue detriomphes éclatants. Sa vanité s’y étale avec une complai-
