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Cène. La somme en revient là, qu’en la Sainte-Cène, nous sommes sérieusement admonestez de nostre obligation envers nostre Seigneur, et de nostre devoir envers nostre prochain ; pareillement entretenus et fortifiez en la conjonction de nous avec Christ, nostre chef dont dépend nostre vraie vie, laquelle se vérifie et fait cognoistre, comme l’âme par ses mouvemens, par nostre zèle envers Dieu, par nos déportemens envers nostre prochain.

Nous y recognoissons nostre obligation quand nous commémorons, selon son commandement, la mort et passion du Seigneur : que nous estions donc morts en nos péchez, puis qu’il a fallu que le Fils éternel de Dieu se soit exposé à la mort, et à la mort de la croix, pour nous rachetter de cette mort, mort donc éternelle. Et de là s’ensuit une action de grâces solennelle en cette action (la communion), et perpétuelle en nos âmes, si nous sommes vraiement fidèles ; car qui croit à bon escient ce grand et inénarrable bénéfice, comment le peut-il oublier ? Comment est-il possible qu’il ne s’espande en continuelles actions de grâces… C’est pourquoi ce sacrement est appellé et commémoration et Eucharistie, ou action de grâces ; car de la commémoration de ce bénéfice, de ce don de salut, (et par cet ineffable moien) s’ensuit en tout cœur chrestien, une sérieuse Eucharistie. Et ce fruit défaut nomméement en la messe papistique, car cette commémoration ne