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l’aultre. Dont est adevenu que les évesques et les ecclésiastiques, qui premièrement estoient mariez, ont commencé à estimer plus de sainteté à ne l’estre poinct.[1] Et ainsi de liberté et indifférence on est venu à y mettre et différence et préférence. De là à exhorter les ecclésiastiques au célibat, puis à les y obliger par douces paroles, puis à les y astreindre par la loi, à les y contraindre par dures peines, et enfin par privation de leurs offices et bénéfices, par dégradations ignominieuses. Dont s’est ensuivi tant d’ordures que le monde en put, que le nom d’ecclésiastique est blasonné par toute la terre.[2] »

Mais si toutes ces dépravations du culte chrétien, dans sa forme et ses circonstances, sont graves et pernicieuses, que dirons-nous des erreurs doctrinales dont elles découlent, de la conception fausse par laquelle le catholicisme en est arrivé à considérer la Sainte-Cène à la fois comme un sacrement et un sacrifice. Or, en réalité, dans la messe, on ne trouve les éléments constitutifs ni de l’un ni de l’autre.

C’est ce que Duplessis-Mornay s’attache à démontrer dans le reste de son livre, la partie de beaucoup

  1. Voici un curieux détail rapporté par Mornay : Jésus-Christ assistait aux noces de Cana, les catholiques ne peuvent le nier. Ils ne sont pas embarrassé, pour si peu ; Jésus-Christ venait à ces noces, parce que c’étaient celles de saint Jean l’évangéliste, et pour l’empêcher de se marier : « Si tu n’étais mien, lui dit notre Seigneur, je te permettrais de te marier. »
  2. De l’institution, usage et doctrine, etc., pages 347 et 348.