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sorte de hors-d’œuvre, ne se rattachant que très indirectement au sujet qui fait le fond de l’ouvrage. Duplessis-Mornay y a consacré toutefois de longs développements, et nous estimons que ce n’est pas sans raison.

Tout se tient en effet dans le culte catholique.

Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer, c’est manifestement de la messe que dérivent les altérations que le catholicisme a fait subir au culte de l’Église primitive, et les superstitions sous lesquelles il la comme étouffé et enseveli. C’est en mettant en lumière tous les abus, toutes les nouveautés étranges, pour ne pas dire scandaleuses, que la messe a entrainées avec elle dans ses « diverses dépendances et circonstances », que l’auteur fait voir d’une façon particulièrement saisissante, à quel point cette invention romaine est contradictoire, opposée à l’institution de la Sainte-Cène, et destructive du culte « en esprit et en vérité. »

Duplessis-Mornay établit que dans toute l’Église primitive, les édifices religieux ne renfermaient aucun des ornements que l’esprit païen et sacerdotal à introduits dans la suite. Les chrétiens, d’ailleurs, condamnés tout d’abord à adorer Dieu en des lieux fort divers, maisons particulières, asiles souterrains (catacombes) etc., ne songèrent point, même quand ils purent s’assembler ouvertement, à abriter leur culte dans de riches édifices, remplis d’ornements somptueux. Ils tenaient les images pour objets d’idolâtrie.