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fois un cri d’alarme et une vigoureuse attaque contre le’nnemi commun. Il rappelait aux Églises qu’il ne fallait pas désarmer, mais lutter sans cesse ; qu’alors, comme auparavant, elles étaient séparées de Rome, non par des nuances plus ou moins accentuées, mais par une question de principe.

Comme cette œuvre de haute polémique dut éclairer d’une terrible lumière les réticences et les hypocrisies de ces faux frères, de ces tièdes huguenots, trop enclins à abaisser les barrières ecclésiastiques au gré de leur ambition ! Peut-être en arréta-t-elle quelques-uns sur la pente fatale où ils s’étaient engagés.

Pour battre en brèche le catholicisme, Duplessis-Mornay ne se bornait pas, comme on l’avait généralement fait jusqu’alors, à circonscrire la discussion sur le terrain des Écritures. Il voulait poursuivre ses adversaires jusqué dans leurs derniers retranchements, pénétrer au cœur même de la place, attaquer corps à corps ce dogme de la messe, si important dans le système liturgique de ses adversaires, arracher aux mains des défenseurs de Rome, les armes qu’ils avaient jusque là considérées comme invincibles, savoir : la tradition et le témoignage des Pères. Il voulait enfin faire évanouir ce fantôme de la prétendue ancienneté de la messe, et montrer que les Réformateurs, en rétablissant la Sainte-Cène telle qu’on la célébrait au siècle apostolique, loin d’être d’imprudents novateurs, étaient au contraire les authentiques repré-