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VI

commissaires. Dans une discussion toujours grave et serrée, il établit d’une façon vraiment magistrale, et par une foule d’arguments et d’exemples, la légitimité de ses citations. Il fait crouler tout l’échafaudage des arguties entassées par l’Évêque. Et, comme le dit Mme de Mornay, on put voir que ce « n’estoit qu’illusion toute pure ».

Enfin le quatrième ouvrage auquel nous avons fait allusion, ce sont les Mémoires de Mornay[1] si riches en documents pour l’histoire religieuse et politique de notre pays, à la fin du XVIe siècle et au commencement du XVIIe siècle. Nous n’avons pas ici, d’ailleurs, une succession de faits ou d’événements racontés avec plus ou moins de détails, mais la minute des projets, des relations, des lettres, des notes diplomatiques, des dépêches, des pamphlets politiques, des écrits, etc., composés par Mornay…, jusqu’à un traité sur l’éducation d’un jeune prince. Dans ces mémoires sont renfermés ceux de Mme de Mornay, qui racontent la vie de son mari, depuis sa naissance jusqu’à la mort de leur fils unique.

Les autres ouvrages que nous avons consultés sont de valeur très diverse. Nous les citerons à peu près par rang d’importance.

Les Éphémérides d’Isaac Casaubon (Oxford, 1852, 2 vol. in-8o). Ce document aurait pu, dans la partie concernant la discussion, être d’une importance exceptionnelle, émanant du plus savant des commissaires. Malheureusement l’auteur a borné ses réflexions, ou plutôt ses confidences, aux deux premiers des neuf passages qui furent examinés. Peut-être éprouvait-il quelque scrupule à la pensée du rôle étrange qu’il avait joué à Fontainebleau ? Nous sommes ainsi privé, pour le reste de la conférence, d’un témoignage d’une valeur inappréciable.

Advertissement touchant la vaine Vanterie de ceux de

  1. Leyde, Elzévir, 1624, 5 vol. in-4o — On a aussi l’édition publiée par Auguis, 1825, 12 vol. in-8o, édition fort incomplète, d’ailleurs.