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que j’ai cru bon de faire aux finissantes sur ce qui les attendait dans la vie. Mes prévisions, bêlas ! n’étaient que trop justes, quoique j’aurais désiré qu’elles ne s’appliquassent jamais à vous ; mais comme Dieu dans sa grande sagesse frappe souvent ceux qu’il aime, j’ose croire que la terrible épreuve que vous avez subie est une nouvelle marque de son amour.

Vous avez toute ma sympathie, ma chère enfant, dans votre malheur et tous mes souhaits de réussite dans la lourde tâche, que vous avez acceptée si généreusement, de remplacer votre digne mère. Mettez toute votre confiance dans Notre-Dame de la Garde ! Quel que soit le vocable sous lequel vous prierez notre Mère du Ciel, c’est toujours à la dispensatrice des biens célestes que vous vous adresserez.

Le capitaine Bouchard m’a appris la belle cérémonie dont vous avez été les héros conjoints. C’est une belle note en votre faveur dont il ne faudra cependant pas trop vous enorgueillir, si vous ne voulez pas perdre tout le fruit de votre belle action.

Comme vous le voyez, ma chère enfant, je prêche toujours l’humilité ; c’est une fleur qu’il vous faudra cultiver davantage, si, après avoir accompli votre tâche à la Rivière-au-Tonnerre, vous donnez suite aux espérances de votre vieille directrice, en réintégrant le couvent de Sillery avec le costume de postulante qui vous attend toujours.

Je suis heureuse en même temps que surprise de la présence chez vous de cette chère Antoinette Dupuis, de qui j’ai conservé le meilleur souvenir. Rappelez-moi à sa mémoire et dites-lui que je serai toujours heureuse de recevoir de ses nouvelles.

Veuillez présenter mes condoléances à votre bon père affligé et accepter de toute la communauté nos vœux de bonheur pour la nouvelle année qui va bientôt frapper à notre porte.

Mère Saint-Pierre d’Alcantara,
Directrice.