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souvenirs

sortes de monuments sur presque tous les points du globe[1]. Dans ces temps primitifs, les pierres que l’on destinait à l’édification des monuments religieux étaient regardées comme plus pures lorsque le ciseau ne les avait pas touchées. C’est pourquoi l’Écriture recommande, en maint endroit, de n’employer dans la construction des autels du Seigneur que des pierres non taillées : « — Que si tu me dresses un autel, dit l’Éternel lui-même, tu ne le tailleras pas, car tu le souillerais, si tu en approchais le fer[2]. » — On réprouvait, alors, en une foule de circonstances, l’emploi du fer[3].

M. Élie de Beaufort, dans un savant travail sur les monuments celtiques des environs de Saint-Benoît-du-Sault (Indre), a fait observer que « l’on ne voit pas de tombelles là où les pierres sont convenables pour ériger un menhir, un peulvan ou un dolmen, » d’où il conclut que ces deux espèces de monuments : tombelles et pierres levées, doivent être considérées comme d’anciennes sépultures. Pour se convaincre de la vérité de cette assertion, il suffit d’examiner la nature des terrains où se rencontrent principalement les petites tombelles si multipliées sur certains points de notre sol, et dont personne n’a encore parlé, tels que les monticules de la brande (lande) de Champflorentin, commune de Briantes, et les baraws ou galgals de Cosnay et de ses environs, commune de Lacs ; car, quant aux grands tumulus, signalés par nos écrivains locaux, plusieurs, ainsi que l’a dit M. de la Tramblais, n’ont dû être élevés que pour servir de mottes ou de bases à d’anciennes constructions fortifiées[4]. Les tumu-

  1. Voy. dans l’Encyclopédie nouvelle, l’article Druidisme de M. J. Reynaud, et la p. 51 du t. i de l’Histoire de France de M. Henri Martin.
  2. Exode, xx, 25 ; — Deutéronome, XXVII, 5 ; — Josué, viii, 31 et 32 ; — Esdras, v, 8, etc.
  3. Voy., plus haut, la p. 62.
  4. Esquisses pittoresques de l’Indre, p. 301 et 303.