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du vieux temps

en signe de communion, et chacun mange son morceau, mais toujours debout, car c’est là ce qui donne à cette fête un cachet tout à fait caractéristique, puisqu’il est dit dans l’Exode, à propos de la Pâque de l’Éternel : — « Vous mangerez à la hâte, le corps ceint, le bâton à la main,  etc.[1]. »

La grande fête du Nourouz (nouvel an), que les Persans solennisent au premier jour de l’année solaire, le 21 mars, au moment où le soleil entre dans le signe du Bélier, a encore été instituée, ainsi que nos manches, pour signaler la résurrection des forces de la nature. — « Dans toutes les villes de l’Iran, le nourouz est annoncé au peuple par des décharges d’artillerie. Les astrologues, magnifiquement vêtus, se rendent, munis de l’astrolabe, au palais de l’empereur, dans la capitale, ou chez le gouverneur, dans les provinces, une heure ou deux avant l’équinoxe, pour en observer le moment précis. Au signal donné par eux, on tire le canon, et les instruments de musique, les trompettes surtout, se font entendre de toutes parts, et tout le monde se livre à la joie la plus exaltée. Chacun se fait des présents, mais l’on s’entre-donne principalement des œufs peints et dorés. — Le nourouz, qui avait pour origine, le culte du feu, parut une idolâtrie aux musulmans ; aussi cherchèrent-ils particulièrement à supprimer cette fête, lorsqu’ils substituèrent l’islamisme à la loi mazdéenne ; mais, malgré tous les efforts tentés à cet effet, les Parsis, ou adorateurs du feu, continuèrent de célébrer entre eux une solennité consacrée par les siècles et remontant à la fondation de Persépolis. Enfin, l’an 475, le souverain Djellal-El-Din et toute la nation persane adoptèrent la fête du nourouz. — Son Excellence le général Hassan-Ali-Khan qui, depuis trois ans, réside à Paris comme ambassadeur de Perse, a introduit la cérémonie du nourouz dans la colonie persane qui habite notre capitale, et est dans l’usage de recevoir et de fêter,

  1. Exode, xii, 11.