Page:Lahor - En Orient, 1907.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

choses habituelles aux amants : et existe-t-il même un ardent amour sans délire ?

Ainsi le Cantique à nos yeux est le diwân d'un poète inconnu, peut-être d’un poète populaire, qui vécut sans doute au temps de Salomon, et qu’éblouit la cour de ce roi somptueux, véritable Haroun-er-Reschid des imaginations hébraïques, mais qu’éblouit et ravit plus encore la beauté de sa Sulamite.

Si l'on voit dans tout ce Cantique une suite de vers qui se déroulent en un conte ou un drame d’amour, que viennent faire à la fin du poème ces trois petites pièces si bizarres, les chansons XIV, XV et XVI, et quel est tout ce dénouement ? Qu’y a-t-il au contraire de plus semblable à la poésie populaire, de tous les pays et de tous les temps, que cette chanson, légère et folle :

... Lorsque le fruit sera mûr,
Si notre sœur est un mur,
Toute d’argent sur la belle
Faisons une citadelle... etc. (XIV.)


et celles qui suivent, et tant de passages que nous croyons inutile de signaler ?