Page:Lahor - Œuvres, L’Illusion, Lemerre.djvu/187

Cette page a été validée par deux contributeurs.


VIE DIVINE


 
Aime, ainsi que la mer, la mer dressant ses vagues,
Comme des seins tendus aux baisers du soleil,
Et de ses cris d’amour, et de ses soupirs vagues,
Gémissante, emplissant tout l’espace vermeil.

Comme en été ces nuits qui cachent sous leurs voiles
La palpitation d’un cœur illimité,
Aime, et fais de ton cœur un grand ciel plein d’étoiles,
D’où s’épanchent la paix sublime et la clarté !

Désire, aime sans fin, souffre, brûle, aime encore,
De beaux songes divins enivre-toi toujours ;
Avant le soir funèbre, abreuve-toi d’aurore,
Ouvre large ton âme à d’immenses amours.

Alors verse tes chants aux tristes multitudes,
À ceux-là qu’ont rendus stériles les douleurs,
Tels que ces vents qui font germer les solitudes
Et, tièdes et féconds, s’épanouir les fleurs.