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chers couverts & de courants irréguliers inconnus aux Pilotes les plus expers, malgré leurs Cartes & leurs flambeaux de mer[1] ; où ces écueüils ne sçauroient être marquez. Changeons de propos, & disons que le Danemarc produit quantité de choses qu’on y débite avantageusement aux Anglois & aux Hollandois. En voicy quelques-unes ; le ségle, le froment, le Cidre, l’ydromel, les pommes, les bœux, les vaches, les cochons gras, les chevaux, le fer, le cuivre, le bré, & toutes sortes de bon bois de charpente, sur tout les mâts de Norwegue, où il s’en trouve d’assez grands d’un seul brin ; pour mater l’Arche de Noé ; Il y a des Mines d’argent dans cette Partie Septentrionale, dont on prétend que le Roy pourroit tirer quelque avantage, s’il vouloit faire de la dépense pour les Ouvriers.

Les Norwegiens trafiquent aussi quantité de peaux d’Ours, de Renard. De Martres, de Loutres & d’Elan, qui ne sont pas si belles que celles de Canada. Venons aux Forces maritimes du Roy de Danemarc. Sa Flotte, qui est toûjours bien entretenue, aussi bien que ses Magazins, & ses Arsenaux de Marine, est composée de 28. Vaisseaux de Ligne, de 16. Frégates, & de 4. ou 5. Brûlots, sçavoir,

8. Vaisseaux depuis 80. Canons jusqu’à 100.
10. Vaisseaux depuis 60. Canons jusqu’à 80.
10. Vaisseaux depuis 50. Canons jusqu’à 60.
16. Frégates de 10. Canons à 26.

  1. Livres de Cartes Hydrographiques, &c.