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le merveilleux voyage de nils holgersson

mourir de faim, il résolut de leur venir en aide. Nous avons déjà raconté comment il y réussit.

Le vendredi, en entrant dans le parc, il entendit les pinsons chanter partout dans les ronces et raconter comment la femme de Sirle avait été emportée par de cruels ravisseurs, et comment Nils le gardeur d’oies s’était risqué parmi les hommes et lui avait porté les petits écureuils.

« Qui est maintenant aussi fêté dans le parc d’Œvedskloster, chantaient les pinsons, que le petit Poucet, celui que tous redoutaient jadis lorsqu’il était Nils le gardeur d’oies ? Sirle, l’écureuil, lui donnera des noisettes, les pauvres lièvres joueront avec lui, les chevreuils le prendront sur leur dos et s’enfuiront avec lui lorsque Smirre le renard s’approchera, les mésanges l’avertiront de la venue de l’épervier, les passereaux et les alouettes chanteront ses louanges. »

Le gamin en était sûr, Akka et les autres oies sauvages entendaient le chant des pinsons, mais tout le vendredi se passa sans qu’elles lui parlassent de le garder parmi elles.

Jusqu’au samedi les oies purent paître dans les champs autour d’Œvedskloster sans être dérangées par Smirre le renard. Mais le samedi matin, lorsqu’elles se rendirent aux champs, il les guetta et les poursuivit de champ en champ sans leur laisser le temps de manger. Quand Akka comprit qu’il ne les laisserait pas tranquilles, elle prit une décision rapide, s’éleva en l’air avec toute sa bande, et la conduisit à plusieurs lieues par-dessus les landes de Färs et les maigres collines du plateau de Linderöd. Les oies ne s’arrêtèrent que dans les environs de Vittskövle, près de la Baltique…