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le merveilleux voyage de nils holgersson

proviste qu’inventer (il ne voulait pas trahir le gamin et révéler qu’il avait un nom d’homme). Il s’appelle Poucet, dit-il enfin. — Il est de la famille des tomtes ? demanda encore Akka. — À quelle heure, vous autres, oies sauvages, vous mettez-vous à dormir ? répliqua le jars pour interrompre la conversation sans répondre à cette dernière question. Mes yeux se ferment de sommeil à cette heure-ci.

L’oie qui parlait avec le jars était très vieille, c’était facile à voir. Son plumage était entièrement gris, d’un gris de glace sans stries foncées. Elle avait la tête plus grosse, les pattes plus fortes, les pieds plus usés que les autres. Ses plumes étaient raides, ses épaules saillantes, son cou maigre. Effets du temps. Il n’y avait que les yeux que l’âge n’avait pu vaincre. Ils brillaient plus limpides, et en quelque sorte plus jeunes que ceux des autres.

Elle se tourna vers le jars avec beaucoup de hauteur : « Sache que je suis Akka de Kebnekaïse. L’oie qui vole près de moi à droite est Yksi de Vassijaure, celle qui vole à ma gauche est Kaksi de Nuolia. La seconde oie de droite s’appelle Kolme de Sarjektjokko et la seconde de gauche est Neljä de Svappavaara. Derrière elles volent, à droite Viisi des fjells d’Ovik et Kunsi de Sjangeli. Sache-le : toutes, et de même les six oisons qui volent en arrière, trois à droite et trois à gauche, toutes nous sommes des oies des hautes montagnes et de la meilleure famille. Ne va pas nous prendre pour des vagabondes acceptant n’importe quelle compagnie, et sois-en persuadé, nous ne partagerons pas notre gîte de nuit avec qui ne veut pas dire de quelle famille il descend. »

À ces mots d’Akka, le gamin fit rapidement un