Page:Lagerlöf - Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, trad. Hammar, 1912.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXXIV

UN PETIT DOMAINE

Le lendemain Nils profita, pendant un arrêt, d’un moment où Akka en paissant s’était un peu éloignée des autres oies pour lui demander si ce que lui avait raconté Bataki était vrai. Akka ne put le nier. Le gamin fit alors promettre à la vieille oie de ne point laisser le jars blanc soupçonner ce secret. Brave et généreux comme il était, il aurait pu agir sans demander conseil à personne.

Après cette conversation Nils resta silencieux et renfrogné sur le dos du jars sans s’intéresser à rien. Il entendit les oies crier aux oisons qu’on entrait en Dalécarlie et qu’on pouvait distinguer le Städjan.

— Comme il est probable que je voyagerai toute ma vie avec les oies, j’aurai le temps de voir ce pays plus que je ne le désirerai, grommela Nils.

Il ne montra pas plus d’intérêt, lorsque les oies crièrent qu’on était en Vermland, et que le fleuve qu’on suivait vers le sud, était le Klarelf.

— J’ai déjà vu tant de fleuves, j’en ai assez, dit-il.

D’ailleurs, même s’il avait été curieux, il n’aurait