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le merveilleux voyage de nils holgersson

Les oies sauvages semblaient cependant avoir entendu son cri. Elles revinrent lentement en arrière pour voir s’il allait les rejoindre. « Attendez ! Attendez ! » criait-il, en faisant un nouvel effort.

Le gamin entendait tout du mur où il s’était caché. « Quel dommage si le grand jars allait s’envoler ! Père et mère en auraient du chagrin s’il était parti lorsqu’ils reviendront du temple. »

Il en oublia une fois encore qu’il était petit et sans force. Il sauta au milieu des oies, et jeta ses bras autour du cou du jars. « Tu resteras ici, tu entends », cria-t-il.

Mais juste à ce moment, le jars avait compris ce qu’il fallait faire pour s’élever du sol. Il ne put s’arrêter pour secouer le gamin, et celui-ci fut emporté dans l’air.

Il fut enlevé avec une rapidité qui lui donna le vertige. Avant d’avoir pensé à lâcher prise, il se trouva si haut qu’il se serait tué s’il était tombé à terre.

Il n’avait plus qu’à essayer de se hisser sur le dos de l’oie. Il y parvint, mais avec beaucoup de peine. Il n’était pas facile non plus de se maintenir sur le dos lisse et glissant, entre les deux ailes battantes. Il dut plonger ses deux mains dans les plumes et le duvet pour ne pas être précipité.

L’étoffe à carreaux

Un long moment le gamin eut des vertiges qui l’empêchèrent de se rendre compte de rien. L’air sifflait et le fouettait, les ailes frappaient, les plumes vibraient avec un bruit de tempête. Treize oies