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le merveilleux voyage de nils holgersson

les îles plus grandes. La végétation devenait plus pauvre, les arbres à feuilles, plus rares, cédaient la place aux pins. Les villas disparaissaient ; il n’y avait plus que des fermes et des cabanes de pêcheurs.

Plus loin encore, on n’apercevait aucune grande île habitée ; l’eau était semée d’une infinité de petits îlots et d’écueils ; la mer s’étendait devant les voyageurs, vaste et illimitée.

Les oies s’abattirent sur un rocher, et Nils se tourna vers Finduvet :

— Quelle est cette ville que nous avons traversée ? demanda-t-il.

— Je ne connais pas son nom parmi les hommes, répondit la petite oie cendrée, mais nous autres oies, nous l’appelons la Ville-qui-nage-sur-l’eau.

Stockholm

Samedi, 7 mai.

Il y a quelques années, vivait au Skansen, ce grand jardin de Stockholm où l’on a réuni tant de choses curieuses d’autrefois, un petit bonhomme, nommé Klement Larsson. Il était du Helsingland, et était venu au Skansen pour jouer des rondes populaires et de vieux airs sur son violon. C’était surtout les après-midi qu’il exerçait son art de ménétrier. Pendant la matinée il gardait l’une des curieuses vieilles maisons de paysan que l’on a transportées au Skansen de toutes les parties de la Suède.

Les premiers temps, Klement s’estimait très heureux de pouvoir passer ainsi sa vieillesse, mais