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XXIII

L’INONDATION

1er-4 mai.

Pendant plusieurs jours il avait fait un temps épouvantable au nord du lac Mälar. Le ciel était uniformément gris, le vent sifflait, la pluie battait le sol. Hommes et animaux savaient qu’on n’a pas le printemps à moins, mais ce temps n’en éprouvait pas moins leur patience.

La neige entassée dans les forêts de sapins commença à fondre pour de bon ; les petits ruisseaux du printemps précipitèrent leurs cours. Partout l’eau prisonnière des flaques des chemins, l’eau lente des fossés, l’eau qui sourdait entre les tertres des marais et des fondrières, partout l’eau se mettait en mouvement, et cherchait à rejoindre les ruisseaux pour être emportée vers la mer.

Les ruisseaux couraient vers les rivières du Mälar : les rivières faisaient de leur mieux pour conduire ces masses d’eau jusqu’au lac. Mais tout à coup, en une nuit, les nombreux petits lacs de l’Uppland et du Bergslag rejetèrent leurs couvertures de