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le merveilleux voyage de nils holgersson

par la superbe allée de bouleaux vers l’église. Elles avançaient sur le sol blanc, vêtues de leurs courtes jaquettes de peau de mouton d’une blancheur éblouissante, de jupes de cuir blanches, de tabliers jaunes ou rayés de blanc et de noir, et de coiffes blanches encadrant leurs cheveux blancs.

« Chère mère Akka, vole lentement pour que je voie ces vieilles gens », pria Nils. L’oie-guide jugea ce désir raisonnable ; elle s’abaissa aussi bas qu’elle osa, et fit trois fois le tour de l’allée de bouleaux. Il n’est pas facile de dire comment elles étaient, vues de près, mais vues ainsi d’en haut, les vieilles femmes paraissaient étrangement dignes et imposantes. « On dirait qu’elles ont pour fils et filles des rois et des reines », pensa Nils.

À Leksand il y avait autant de neige qu’à Rättvik. Akka résolut de pousser encore davantage vers le sud, du côté de Floda.

À Floda les gens étaient à l’église quand arrivèrent les oies, mais comme il devait y avoir un mariage après le service divin, le cortège de la noce était réuni devant le temple. La mariée portait une couronne d’or sur ses cheveux dénoués ; elle était couverte de bijoux, de fleurs et de rubans bariolés, le tout si éblouissant que cela faisait mal aux yeux. Le marié portait un long habit bleu, des culottes courtes et un bonnet rouge. On distinguait les demoiselles d’honneur aux guirlandes de roses et de tulipes brodées autour de leur taille et au bas de leurs jupes. Parents et voisins formaient la queue du cortège, vêtus eux aussi du costume multicolore de la paroisse.

« Chère mère Akka, vole lentement pour que je voie les jeunes mariés », pria Nils.