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à travers la suède

— Jars, jars, s’écria-t-il. Remonte vite ! C’est trop tard. Quelqu’un l’a trouvé.

Mais en bas, sur la route, Asa, la gardeuse d’oies, et son frère, le petit Mats, regardaient curieusement un petit sabot qui était tombé du ciel.

— Ce sont les oies sauvages qui l’ont perdu, dit le petit Mats.

Asa, la gardeuse d’oies, resta un long moment silencieuse à le contempler. Enfin elle dit lentement d’un ton réfléchi :

— Te rappelles-tu, petit Mats, en passant à Œvedskloster dans une ferme, nous avons entendu parler de gens qui avaient vu un tomte, habillé de culottes de cuir et portant des sabots comme un simple ouvrier ? Plus loin, une fillette avait vu un lutin en sabots, qui chevauchait une oie. Et quand nous sommes arrivés chez nous, à notre maison, petit Mats, nous avons bien vu un petit homme, habillé de cette façon, et qui lui aussi s’envola sur le dos d’un jars. Peut-être était-ce le même qui passait là-haut et qui a perdu son sabot.

— Ça doit être lui, dit le petit Mats.

Les deux enfants tournaient et retournaient le sabot, l’examinant minutieusement, car on ne trouve pas tous les jours le sabot d’un tomte sur la route.

— Attends donc, petit Mats ! s’écria tout à coup Asa la gardeuse d’oies. Il y a quelque chose d’écrit ici sur le côté !

— Oui, c’est vrai. Mais les lettres sont tellement fines.

— Laisse-moi voir ! Il y a… il y a écrit : Nils Holgersson de Vestra Vemmenhög.

— Je n’ai jamais rien vu de plus extraordinaire ! dit le petit Mats.