Page:Lagerlöf - Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, trad. Hammar, 1912.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XIV

LA SAGA DU SMÂLAND

Mardi, 12 avril.

Les oies sauvages avaient heureusement traversé la mer et étaient descendues dans le canton de Tjust, dans le nord du Smâland. Le canton de Tjust semble n’avoir pu décider s’il voulait être terre ou mer. Partout des fjords s’enfoncent dans l’intérieur et découpent la terre en îles et en presqu’îles, en caps et en isthmes. La mer est une intruse à laquelle seules les collines et les montagnes ont pu résister ; les terres basses ont disparu sous l’eau.

Les oies arrivèrent sur le soir ; le pays était beau avec ses petites collines ceintes de bras de mer scintillants. Nils pensa involontairement au Blekinge : c’était encore une province où la terre et la mer se rencontraient d’une manière douce et tranquille, se montrant l’une à l’autre leurs meilleures qualités.

Les oies s’étaient abattues sur un îlot dénudé, au fond d’une baie profonde. Au premier coup d’œil jeté sur la rive, elles constatèrent que le printemps avait fait de notables progrès. Les grands et beaux arbres n’étaient pas encore vêtus de feuilles, mais le sol