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XII

LA PETITE ÎLE KARL

La tempête

Vendredi, 8 avril.

Les oies sauvages avaient passé la nuit à la pointe nord de l’île et se dirigeaient vers la terre ferme. Un vent du sud assez fort soufflait dans le détroit de Kalmar et les avait jetées vers le nord. Elles n’en volaient pas moins avec une bonne vitesse vers la terre ; elles approchaient déjà des premiers îlots de la côte ; tout à coup elles entendirent un bruit puissant, comme si une foule d’oiseaux aux fortes ailes venaient derrière elles ; subitement l’eau devint noire. Akka arrêta net le mouvement de ses ailes et se laissa tomber vers la mer. Mais avant que les oies eussent atteint l’eau, la tempête d’ouest les surprit. Elle chassait déjà devant elle des nuages de poussière, de l’écume salée et des petits oiseaux ; elle entraîna aussi les oies sauvages, les culbuta et les rejeta vers le large.