Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
les complaintes


Du géant à la naine
Vois, tout bon sire entraîne
Quelque contemporaine,
Prendre l’air, par hygiène…

— Mais vous saignez ainsi pour l’amour de l’exil !
Pour l’amour de l’Amour ! D’ailleurs, ainsi soit-il…

T’ai-je fait de la peine ?
Oh ! viens vers les fontaines
Où tournent les phalènes
Des Nuits Élyséennes !

— Pimbêche aux yeux vaincus, bellâtre aux beaux jarrets,
Donnez votre fumier à la fleur du Regret.

Voilà que son haleine
N’embaum’ plus la verveine !
Drôle de phénomène…
Hein, à l’année prochaine ?

— Vierges d’hier, ce soir traîneuses de fœtus,
À genoux ! voici l’heure où se plaint l’Angelus.

Nous n’irons plus aux bois,
Les pins sont éternels,
Les cors ont des appels !…