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derniers vers


Oh ! voilà que ton piano
Me recommence, si natal maintenant !
Et ton cœur qui s’ignore s’y ânonne
En ritournelles de bastringues à tout venant,
Et ta pauvre chair s’y fait mal !…
À moi, Walkyries !
Walkyries des hypocondries et des tueries !

Ah, que je te les tordrais avec plaisir,
Ce corps bijou, ce cœur à ténor,
Et te dirais leur fait, et puis encore
La manière de s’en servir
De s’en servir à deux,
Si tu voulais seulement m’approfondir ensuite un peu !

Non, non ! C’est sucer la chair d’un cœur élu,
Adorer d’incurables organes
S’entrevoir avant que les tissus se fanent
En monomanes, en reclus !

Et ce n’est pas sa chair qui me serait tout.
Et je ne serais pas qu’un grand cœur pour elle,
Mais quoi s’en aller faire les fous
Dans des histoires fraternelles !
L’âme et la chair, la chair et l’âme,
C’est l’esprit édénique et fier
D’être un peu l’Homme avec la Femme.