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tropiques. De 2.029.500 habitants en 1780 elle s’est élevée à 3.730.000 en 1808, 5.400.000 en 1826, 13.649.680 en 1863, 17.298.200 en 1872, 19.129.075 en 1880, 23.862.280 en 1891. La population a donc décuplé en un siècle alors que dans le même temps la nôtre augmentait à peine de moitié ; elle croît donc vingt fois plus vite à Java qu’en France.

Cet accroissement rapide de la natalité n’est pas propre à Java : on le constate dans tous les pays qui ont un régime agraire analogue. Leroy-Beaulieu dans son Empire des Tzars, constate que le régime du mir pousse au mariage, s’oppose au malthusianisme, puisque chaque famille a droit à une part d’autant plus grande du sol qu’elle compte plus de travailleurs et, par suite, est d’autant plus riche qu’elle est plus nombreuse. Dans les huit gouvernements de la région agricole et centrale, l’augmentation de la population est en proportion de l’excédent des terres échues aux paysans.

Ailleurs encore. Dans une étude sur l’Inde, Marklam note que dans les districts où est appliqué le « ryotwar-system », c’est-à-dire où l’État propriétaire des terres les loue aux cultivateurs, on a constaté une augmentation notable de population et de richesse, bien que la rente réclamée par l’État fût très élevée. Ainsi, dans le district de Bhimturi, en 30 ans,

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