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ovines de l’Angleterre, la production du bétail dans ce pays (où elle est si remarquable à tous égards) étant dominée, dans l’esprit des éleveurs, par le respect de la pureté des races érigé en une sorte de dogme zootechnique. Faire de la sélection absolue, c’est donc reproduire la race dans sa pureté physiologique.

Sélection relative. — Ce procédé s’applique à toutes les opérations de reproduction. Dans ces opérations zootechniques, il faut toujours tenir compte des lois de l’hérédité et l’on ne peut arriver au succès qu’à la condition de ne point s’en écarter. Ici, les reproducteurs sont choisis seulement en vue des qualités particulières appropriées à la fonction unique que doivent remplir leurs produits. C’est ainsi que des éleveurs habiles ont pu constituer des familles d’animaux parfaitement homogènes par les caractères secondaires qui forment l’objet de leur exploitation. La sélection relative ne vaut donc que pour la conservation et la reproduction des aptitudes.

3° Croisement. — Le croisement est un mode de génération dans lequel des individus d’espèce ou de race différente s’accouplent pour se reproduire. Dans le premier cas, les produits sont dits hybrides (hybridation) ; dans le cas de différence de race seulement pour une même espèce, les produits sont dits métis ; mais il ne s’ensuit pas que l’opération doive être appelée métisation ou métissage ; ces derniers mots ont un sens précis et déterminé qui, en zootechnie, n’est pas celui du croisement. Le mot croisement correspond pour nous à l’idée d’un accouplement, pour la génération, de deux individus dissemblables par leurs caractères essentiels et fondamentaux, il ne peut s’entendre que de l’union d’espèces ou de races différentes, sans quoi il n’y aurait plus croisement.