Page:Laclos - De l’éducation des femmes, éd. Champion, 1903.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

INTRODUCTION

Il en est de Laclos comme de quelques-uns des esprits les plus délicats de notre littérature amoureuse : on connaît mal son œuvre, sa vie reste encore obscure. Tour à tour capitaine inventeur, conspirateur, secrétaire du duc d’Orléans, directeur du Journal de la Société des amis de la Constitution, Laclos partagea, de manière sage, ses loisirs entre l’étude de l’algèbre et les problèmes de l’amour.

En 1782, à l’âge de quarante et un ans, il publiait les Liaisons dangereuses, et reprenait plus tard, avec la même science et une égale sérénité, ses exercices sur les tirs. Des policiers prudents, profonds psychologues, le qualifièrent, dans un rapport, « d’homme de génie ; très froid ». N’égarons pas ce témoignage précieux de contemporains ; un défaut dont sont coutumiers les biographes, c’est d’exagérer les vertus du personnage qu’ils analysent : fonctionnaires zélés, nos rapporteurs n’ont pu tomber dans pareil excès. Ils ont deviné le