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— « Je vais vous ouvrir la porte de l’étude, M. le Docteur, » répondit Paul. Et quand la porte fut ouverte, le médecin se mit au téléphone, appelant sa propre maison.

« Hello ! » dit une voix que le docteur reconnut aussitôt.

— « C’est vous, Hannah ? »

— « Oui, c’est Hannah qui parle… Mais… ce n’est pas… ça ne peut être… »

— « Oui, Hannah, c’est moi, le Docteur Stone qui parle. »

— « Mais… j’ai cru… tout Smith’s Grove a cru… »

— « Je vous expliquerai tout cela bientôt, Hannah… J’arriverai chez moi dans une demi-heure ou trois quarts d’heure, à peu près… La chambre blanche est-elle prête à recevoir une malade ? »

— « Oui, M. le Docteur. Il n’y a qu’à mettre des serviettes et de l’eau fraîche. »

— « C’est bien… Dans trois quarts d’heure au plus, j’arriverai, accompagné d’une malade, d’une jeune… infirmière et aussi d’un étranger. Que tout soit prêt, n’est-ce pas ? »

— « Tout sera prêt, M. le Docteur ! »

Le Docteur Stone replaça le récepteur, puis il sortit dans le couloir, quand il aperçut Éliane dans le salon. Éliane, voulant emporter ses manuscrits de musique, était entrée au salon afin de les y chercher.

Le docteur, en entrant dans la pièce, qui était vivement éclairée, vit, pour la première fois l’Ange de la Caverne.

« Qu’est-ce que cela ? » demanda-t-il.

Il s’approcha du mur et lut ce qui était gravé sur le piédestal de la statue : « L’ANGE DE LA CAVERNE. »

« Mais, » s’écria-t-il, en s’adressant à Éliane, « cet Ange vous ressemble beaucoup, Mlle Éliane !… Cet Ange de la Caverne… »

— « Une fantaisie de M. Castello, » dit Elaine en souriant.

— « Ah ! je comprends… » murmura le docteur.

— « Savez-vous, Docteur Stone, cette statue m’effrayait un peu, dans les premiers temps ! Mais j’ai fini par l’aimer… Il me semblait que cet ange, qui ressemble aussi à ma mère,