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dit Yves « et il est bien juste qu’elle porte votre nom, je trouve ! »

— « Merci, Mirville, » dit Andréa… « Mais, dorénavant, c’est vous qui prendrez l’initiative, n’est-ce pas ?… Moi, je n’ai pas l’usage du monde et de la bonne société… Puisque vous désirez que nous sortions et que nous donnions des réceptions… »

— « Assurément, oui, je le désire Andréa !… Vous le savez, » ajouta Yves, d’une voix plus basse, « elles ont quitté la France pour l’Amérique du Nord… J’ai pu les retracer jusqu’à l’État du Kentucky… Je les cherche et ne désespère pas de les retrouver un jour… Mon Éliane !… Qui sait ?… »

— « Je l’espère pour vous Mirville ! » s’écria Andréa.

Quand ils furent de retour à la maison, Yves dit à Andréa :

« Maintenant que nous voilà installée ici, mon ami, n’oublions pas de donner de nos nouvelles à M. et Mme Duponth. Ces braves gens !… Nous leur avions promis de nos nouvelles ; je vais leur écrire tout de suite. »

Le soir même, une lettre signée des noms d’Yves Mirville et d’Andréa, partait à l’adresse de M. et Mme Duponth. Certes, ils le savaient, M. et Mme Duponth répondraient à cette lettre, et ce n’est pas sans une grande hâte qu’Yves et Andréa attendaient cette réponse.

Ce n’est qu’au bout d’un assez long temps, cependant que leur arriva une lettre bordée de noir, portant le timbre de Macapa. Bien vite, cette lettre fut ouverte ; elle venait de Mme Duponth.

Le malheur s’était acharné sur cette brave femme. Depuis six mois, M. Duponth, son mari, était mort, puis la maisonnette du passeur, où Yves et Andréa avaient passé des jours si tranquilles, si heureux, ainsi que le magasin qui y était attaché avaient été la proie d’une incendie. Les assurances sur le tout étant presque nulles, Mme Duponth était pauvre, très-pauvre même… Elle vivait chez sa sœur, à Macapa, mais sa sœur n’était pas riche, elle non plus ; de plus ; elle était chargée de famille… Si messieurs Mirville